
Défaillances d’entreprises et plan comptable général
Encore 17.000 défaillances d’entreprises en France au 1er trimestre 2025. Nos interventions dans des sociétés en difficultés financières ont révélé, bien souvent, des retards dans la comptabilité, et l’absence de bilan et compte de résultat « récents ». Cela amène à s’interroger sur l’efficacité réelle des normes, ou de certaines d’entre elles.
D’autant plus que le Plan Comptable Général a eu pour origine la volonté partagée des différents acteurs socio-économiques (administration, banques, assurances, investisseurs…) de normaliser les règles de la comptabilité et la présentation des comptes pour améliorer l’efficacité économique, garantir le respect de la concurrence, assurer de la transparence et éliminer les fraudes. Accessoirement il permet aussi un rapprochement entre comptabilité nationale et comptabilité d’entreprise.
Le Code de commerce oblige donc les sociétés commerciales à tenir une comptabilité et présenter leurs comptes annuels conformément aux règles et normes du PCG. Depuis 1942, date de sa création, le PCG a été révisé et complété à de nombreuses reprises. Aujourd’hui, le « Recueil des normes comptables françaises » applicables aux entreprises industrielles et commerciales, à jour au 1er janvier 2025, publié par l’ANC, est un document de 666 pages !
Dans ces conditions, on peut se poser la question de savoir si la PCG a toujours pour but d’améliorer l’efficacité économique, notamment celle des PME ?
Que se passe-t-il dans la réalité ? Le bilan et le compte de résultat, qui constituent bien souvent le seul tableau de bord financier du dirigeant, sont devenus quasiment illisibles pour le profane (i.e. « l’étranger » à la comptabilité, c’est-à-dire la grande majorité des dirigeants). Très techniques, incompréhensibles sans « décodeur », les états financiers sont considérés comme un mal nécessaire, établis par un expert-comptable externe, une fois par an, plusieurs mois après la clôture de l’exercice. Dans le monde actuel de l’information instantanée, ces délais ôtent aux états financiers l’essentiel de leur valeur ajoutée pour le dirigeant.
Et c’est bien dommage, car la même information, présentée différemment, devient instantanément un outil de gestion très puissant, ce qui pourrait inciter les dirigeants à l’utiliser plus fréquemment.
Il ne s’agit pas de remettre en cause la normalisation des règles comptables, qui répond aux objectifs initiaux, mais simplement de réviser les normes de présentation des états financiers.
Le PCG devrait simplement substituer aux normes de présentation actuelles, les normes IFRS, déjà utilisées pour les comptes consolidés, à savoir :
- une présentation du compte de résultat avec des charges classées par fonction (et non plus par nature),
- une présentation du bilan très simplifiée :
- Actif : Immobilisations, BFR (actifs courants- passifs courants) et Trésorerie.
- Passif : Situation nette et Dettes supérieures à un an.
- Note pour le bilan, je suggère d’aller encore un cran plus loin que les IFRS ou les US GAAP qui prévoient encore de présenter les actifs courants à l’actif et les passifs courants au passif.
- une présentation en liste, sur une page, plutôt qu’en tableaux sur 2 pages.
Cette simple modification de la présentation, permet de faire « parler » immédiatement le compte de résultat, en mettant en évidence la marge brute et le poids respectif de chacune des autres fonctions dans le résultat, et le bilan, en mettant en évidence son équilibre ou son déséquilibre et le besoin en fonds de roulement.
Les comptes de résultat et bilan au format actuel, figureraient dans l’Annexe, pour les besoins de qui de droit.Enfin le PCG devrait également rendre obligatoire le tableau de variation de trésorerie, qui répond instantanément à la question très souvent entendue : mais où est passée ma trésorerie ?
ESSENSYS, a pour métier de mettre à la disposition des entreprises les compétences dont elles ont besoin immédiatement et dont elles ne disposent pas en interne.